Manger un phoque

MERCERON Sophie

Les animaux s’organisent pour s’évader d’un zoo ; las de souffrir, d’avoir faim et froid, ils partent chercher une terre moins hostile. Chez les humains, la vie est rude aussi ; au sein d’une fratrie composĂ©e d’une sƓur et de ses deux frĂšres oĂč les gros mots, les insultes et l’absence d’empathie composent le quotidien, chacun rĂȘve d’un ailleurs. Picot le petit frĂšre ne va plus Ă  l’école ; il est trop triste ; un drame l’a fracassĂ© lui et ses frĂšre et sƓur. Sauront-ils tous les trois se reconstruire et se projeter dans une vie meilleure ?

Dans cette piĂšce de thĂ©Ăątre, sept personnages et quelques animaux. Le groupe d’animaux d’un cĂŽtĂ© et celui des enfants de l’autre. Le texte est simple et percutant. On visualise trĂšs bien la mise en scĂšne autour de l’alternance de jours et de nuits avec deux constantes : une tempĂ©rature polaire et un dĂ©cor rĂ©duit. Le vocabulaire employĂ© entre frĂšres et sƓur est dur, blessant, sans chaleur et tranche avec la douceur et la poĂ©sie des moments que vit Picot lorsqu’il s’endort dans le bus de Monsieur Gustave ou lorsqu’il parle avec son amie imaginaire Madame Sue. De l’émotion aussi lorsque les trois enfants Ă©voquent le drame vĂ©cu. Un beau texte pour parler de choses graves. (S.H.)