Mai 68

GODARD Philippe

1968. Un chef de l’État dont le prestige ne fait plus consensus. Une société à la traîne d’une réussite économique avérée. Des étudiants (mineurs à l’époque) traités comme des enfants. L’ouvrage prend le lecteur à témoin de ce mois de mai. La chronologie se déroule du fameux La France s’ennuie du Monde aux grèves étudiantes et ouvrières, aux élections de juin. Le découpage en doubles pages instaure un kaléidoscope de mots et de photos, d’affiches et de slogans. Le grand carré de la collection fait une large place à des photographies remarquables. Gros plans, plans larges, parfois en plongée traquent le mouvement d’un lanceur de pavé, la pause d’ouvriers d’un atelier partageant à leur manière l’inquiétude d’une commerçante et le sourire (narquois ?) d’un jeune CRS de l’autre côté de la barricade. Les étudiants des Beaux Arts ont mis la grève à profit pour déployer leurs talents d’affichistes et relayer des slogans. L’ORTF baillonné par l’État – entre autres – stimule leur créativité. Cette présentation de qualité à l’iconographie parlante peut encore animer quelques discussions intérgénérationnelles. (R.F.)