L’odyssée Cendras

DELBOURG Patrice

Iconoclaste, dégustateur de mots (Lanterne rouge, NB octobre 2003), fin littéraire, Patrice Delbourg voue à Blaise Cendrars une admiration amicale et complice. Mais comment cerner un héros « balafré de songes et calciné d’azur » qui a endossé tant de rôles : combattant héroïque, bourlingueur, journaliste, amateur de voitures, écrivain autodidacte exigeant, fabulateur de surcroît… ? Se faufilant entre biographie et exégèse, sautant d’un thème – inattendu parfois – et d’une époque à une autre, de courts chapitres laudatifs, descriptifs, tentent le pari : Helvétie, Grand reporter, « Moravagine », Wagon-lit (le chien de Cendrars), etc. Vingt-six en tout, qui donnent bien à sentir, souvent avec outrance et quelques redites, la grandeur et la complexité de l’homme et de l’oeuvre. Le style se fait gouailleur, mordant ou pertinent selon les sujets, ne dédaigne pas (à tort ?) bons mots et calembours. Une « bio express » et des « repères bibliographiques » terminent plus classiquement l’odyssée de l’« idole des houles », au « péché moignon ».