L’intrusive

DUMONT Claudine

Camille refoule profondĂ©ment ses souvenirs. Elle ne dort plus et dĂ©pĂ©rit. DĂ©socialisĂ©e, sans travail, la jeune femme dĂ©rive au bord de la folie, voire de la mort. Son comportement devient dangereux pour elle-mĂȘme et pour ses proches qui lui lui interdisent de voir sa niĂšce prĂ©fĂ©rĂ©e et la poussent sans succĂšs Ă  se soigner. À bout de forces, elle accepte Ă  contre-cƓur l’aide d’un beau-frĂšre par alliance, spĂ©cialiste du sommeil et inventeur d’une machine controversĂ©e qui visualise et enregistre les rĂȘves. Gabriel, interdit d’exercer, vit isolĂ© lui aussi : leur relation thĂ©rapeutique s’engage difficilement


Le troisiĂšme roman de la QuĂ©bĂ©coise Claudine Dumont est un suspense psychologique qui s’appuie sur ses connaissances de l’interprĂ©tation psychanalytique des rĂȘves. La narratrice insomniaque tient un journal de la thĂ©rapie Ă  laquelle elle se soumet tout en y rĂ©sistant. Entre le rĂ©cit des sĂ©ances de machine-Ă -rĂȘves, s’intercalent des chapitres qui font comprendre au lecteur la nature du traumatisme qu’elle a subi enfant : la manipulation de sa personnalitĂ© en dĂ©veloppement par une mĂšre perfectionniste, nĂ©vrosĂ©e et toxique. Le thĂšme de la modification d’une identitĂ© par un proche malveillant est fort mais, Ă  la longue, la trame narrative se relĂąche et les scĂšnes d’angoisse deviennent rĂ©pĂ©titives tout comme les descriptions dĂ©taillĂ©es des cauchemars de Camille. La fin, Ă  tiroirs, est un peu confuse et convenue. (T.R. et C.H.)