La Suisse est « le pays le plus démocratique du monde », celui où « la qualité de vie est la meilleure » et un « exemple en matière d’écologie ». Les auteurs prennent le contrepied de ces affirmations en traitant des thèmes aussi variés que les institutions politiques et la démocratie directe, la consommation énergétique, le vieillissement de la population et la répartition des richesses, le monde de la finance et la philanthropie, ou encore les addictions.
Cet ouvrage établit une critique acerbe de la société suisse actuelle. Certes, un lecteur francophone non suisse peut se sentir moins concerné car tout n’est pas directement applicable à son pays. Cependant, les sociétés occidentales ont des modes de consommation, d’organisation politique, et des dysfonctionnements associés, pas si foncièrement différents de ceux de la Suisse.
Cet album, malgré le recours à des données statistiques, relève plus du pamphlet ou du procès à charge que de l’enquête journalistique neutre et objective. La volonté de créer un sentiment d’urgence ainsi que les solutions proposées relèvent d’une écologie radicale. Ce parti-pris assumé par les auteurs, loin du discours lisse des politiques, peut constituer selon ce que cherche le lecteur, soit l’intérêt de l’album, soit une limite à celui-ci.
(XB)
