L’Holocauste comme culture

KERTÉSZ Imre

ProfondĂ©ment traumatisĂ© par sa dĂ©portation Ă  Auschwitz Ă  l’ñge de quinze ans, puis, aprĂšs sa libĂ©ration, par sa vie dans son pays natal, la Hongrie, Imre KertĂ©sz, juif, prix Nobel de littĂ©rature en 2002, a trouvĂ© un exutoire dans l’écriture. Auteur de fictions (cf. Roman policier, NB mars 2006) et d’autres oeuvres diverses trĂšs apprĂ©ciĂ©es (cf. Dossier K, NB fĂ©vrier 2008), il reste obsĂ©dĂ© par son expĂ©rience de l’Holocauste et du totalitarisme soviĂ©tique. L’Holocauste comme culture est une compilation de discours, confĂ©rences, lettres, essais, de 1990 Ă  2000, dĂ©veloppant un thĂšme essentiel : plus aucune rĂ©flexion, principalement en Europe, ne pourra ĂȘtre menĂ©e hors de l’influence du phĂ©nomĂšne monstrueux d’Auschwitz marquĂ© moins par la somme des souffrances atroces que par la destruction de tout sentiment Ă©thique. Celui-ci a Ă©tĂ© Ă©crasĂ© par les idĂ©ologies nihilistes Ă©tatiques omnipotentes. Il n’est d’ailleurs pas certain que la frĂ©nĂ©sie consumĂ©riste, le vouloir vivre Ă  tout prix qui ont suivi les tyrannies nazie et soviĂ©tique n’en soient pas une variante guĂšre plus positive. MalgrĂ© des thĂšmes rĂ©pĂ©titifs et une Ă©criture ardue mais prenante, cet opus dĂ©gage un cĂŽtĂ© poignant basĂ© sur une culture universelle Ă©tayĂ©e de multiples rĂ©fĂ©rences et citations.