L’hallali des amants (Liaisons dangereuses préliminaires ; 3)

BETBEDER Stéphane, DJIEF

Telle Diane chasseresse, elle apparut dénudée au libertin vicomte de Valmont. Ce dernier, tout à la conquête de la marquise de Merteuil, se montra insensible à ses charmes. La prédatrice en fut humiliée. Pendant que le vicomte menait à bien ses affaires, Diane fourbissait son poison. En subtilisant le courrier des amants, elle cause les premières brouilles et jalousies. La passion fut plus forte et la marquise enceinte. Puis la chasse entra dans une phase plus brutale. Le roi Louis XV, considérant Diane comme sa chose à plaisirs, cette dernière se vengea sur Valmon. La punition fut un passage à tabac en règle. La marquise dut mener à bien sa grossesse et donner l’enfant à Diane pour acheter son silence…  Les Liaisons Dangereuses étant une oeuvre licencieuse, on pouvait s’attendre au pire d’une version BD. Il n’en est rien. Si le libertinage régna dans certains salons au XVIIIe, on assiste ici à une lutte d’egos surdimensionnés. Tous les coups sont permis, surtout ceux qui blessent. On est en présence d’un roman féministe : les hommes sont bien souvent pitoyables. Un Paris sans populace, un entre-soi très aristocratique, une mise en page et un dessin classiques, tout est légèreté sauf la méchanceté et la raison d’État. (D.L. et C.D.)