Les villes de la plaine

MEUR Diane

Deux villes se partagent la plaine, Sir l’arrogante et HĂ©nab la libre. Venu des montagnes qui les ceignent, un berger trouve Ă  Sir un emploi auprĂšs du scribe chargĂ© de recopier les rouleaux de la Loi d’Anouher. Le parler archaĂŻque de son serviteur amĂšne Asral Ă  reconsidĂ©rer les textes sacrĂ©s pour s’approcher au plus prĂšs de leur sens originel. Une pensĂ©e sacrilĂšge que Sir ne peut admettre.

 

Conteuse hors pair (Les vivants et les ombres, NB aoĂ»t-septembre 2007), Diane Meur fait le lien entre l’Orient mythique et la religion du Dieu unique, laissant percevoir dans l’histoire d’une citĂ© antique l’imminence d’une calamitĂ©. Les confrĂ©ries artisanales, les traditions strictes et la vĂ©nĂ©ration d’Anouher reflĂštent l’ordre imposĂ© tandis que l’autre ville sert de refuge aux rĂ©prouvĂ©s. BĂąti au rythme d’un cheminement intellectuel, le roman est portĂ© par la recherche d’une explication humaine au spirituel, et la transformation d’un emblĂšme en un ĂȘtre de chair charismatique trouve un Ă©cho dans notre mĂ©moire. Parfois, la narratrice prend du recul, observe ses personnages, les fait douter, les rendant proches et attachants. Aucun dialogue n’est vain, Diane Meur donne Ă  lire et Ă  rĂ©flĂ©chir. Une belle façon de faire partager son Ă©rudition.