Les sentiers perdus

DEMASSE-POTTIER Stéphanie, PONCET Mathilde

Cartable sur le dos, une petite fille quitte la route qui mĂšne Ă  l’école pour partir sur les sentiers parcourus avec celui qui lui a tout appris : Ă  reconnaĂźtre les fleurs, Ă©couter le bruit de la riviĂšre, se nourrir de fruits sauvages, siffler comme les oiseaux. Une colĂšre gronde, un sentiment d’injustice que l’enfant apaise volontairement, ne voulant garder que le bonheur des souvenirs.  Parfois le coeur est trop lourd pour prendre le chemin de l’école. L’envie est la plus forte de partir sur les traces de celui qui a accompagnĂ© son enfance. Si l’on comprend assez vite que la fillette Ă©prouve le besoin de revivre les moments vĂ©cus dans la nature avec un proche disparu, ce n’est qu’au moment oĂč la tristesse des parents rejoint celle de leur fille que la mort du grand-pĂšre est clairement Ă©voquĂ©e. La prĂ©sence imaginaire d’un monde sauvage, ours, renard, lynx puis de plus en plus apprivoisĂ©, oiseaux, grenouilles, semble suivre le passage de la violence du choc, de la colĂšre Ă  un temps plus serein. Les couleurs de l’automne et le trait soutenu des pastels font Ă©cho Ă  l’épreuve traversĂ©e. (A.-M.R.)