Les quais de la colère.

HUET Philippe

En 1910, sur les quais du Havre, la vie des dockers était rude. Les bateaux de transport de marchandises ou de passagers fonctionnaient au charbon. Lequel, entreposé sur le quai était ensuite porté dans les soutes par ces « charbonniers ». Peu payés, vivant dans la misère, seul l’alcool leur permettait de « s’évader ». Jules Durand, dit le « curé », tentait de les regrouper en syndicat susceptible de défendre leurs droits. Lorsqu’un contremaître est tué dans une rixe où tous les participants sont ivres, les négociants de la grande bourgeoisie havraise, soucieux de leur avenir, s’arrangent pour faire endosser la responsabilité de ce décès par ce  « gêneur », afin de l’éliminer. Il s’ensuit un procès retentissant dont l’écho parvient jusqu’à l’Élysée.

 

Inspiré d’un fait réel, fort bien composé, le roman maintient l’intérêt jusqu’au bout. À l’image de ses romans policiers (cf. Un jour de sang, NB janvier 2002), Philippe Huet signe un document sur la vie portuaire, ainsi qu’une peinture sociale dans une époque de syndicalisme en plein essor.