Les mots qu’on ne me dit pas

POULAIN VĂ©ronique

Les parents de l’auteur sont sourds-muets ; elle parle avec eux la langue des signes, et sa fantaisie verbale irrĂ©vĂ©rencieuse peut se dĂ©chaĂźner sans danger, avec le sourire. Elle retrace la vie de la famille, puis la sienne, chronologiquement, de la naissance Ă  l’ñge adulte. Elle fut l’intermĂ©diaire entre ses parents, l’école et le monde extĂ©rieur
 ÉlevĂ©e dans l’affection, elle rĂ©vĂšle son quotidien : les blagues si faciles Ă  faire, les moqueries cruelles Ă  l’adolescence, la gĂȘne en face des autres. Une adolescence est-elle diffĂ©rente auprĂšs de parents sourds ? Un livre plein d’humour, qui ne cache pas les difficultĂ©s, mais plaisante, ironise, blasphĂšme parfois : il n’évite aucun sujet, d’un ton rĂ©aliste, incisif, amusĂ© souvent. Les anecdotes fourmillent ; quelques coups durs, c’est certain, mais une joie de vivre communicative et une tendresse rayonnante qui surgit Ă  travers l’irrĂ©vĂ©rence, les farces et les propos percutants. Pas de fausse pudeur, un solide amour filial. Une Ă©trange entreprise soutenue par Guy Bedos, avec qui l’auteur a longtemps travaillĂ© : bravo !