Mahfouz travaille la nuit dans un modeste hôtel parisien et enseigne aussi l’arabe à temps partiel. Lorsque ce Tunisien timide s’éprend d’une jeune et jolie postière aimant la vie et la bonne chère, il est transformé et, en échange de l’éveil à la sensualité, il accepte d’apprendre d’elle l’ordre et les bonnes manières. Graduellement, querelles et dissensions naissent, puis l’indifférence s’installe. Il se reproche sa jalousie, son attitude irrationnelle qui a gâché une si belle histoire. Mais leurs deux univers sont trop dissemblables.
Mahfouz raconte l’évolution de leur liaison et revient sur son passé maghrébin, soulignant l’opposition entre présent parisien et passé tunisien, modernité urbaine occidentale et tradition rurale orientale. La psychologie des personnages et tous les stades du comportement amoureux sont bien vus quoique peu originaux. L’auteur dépeint la fragilité des unions multiculturelles s’ajoutant à la souffrance de l’exil, déjà évoquée dans La Nuit de l’Étranger (NB juin 2008), dans le même style fluide et sensible.