Les heures pâles

ROBINSON Gabriel

À Lyon, il a passé une enfance heureuse entre sa mère au foyer et un père policier qu’il admire. Il débute à Paris dans le journalisme lorsque son frère lui envoie un mail : leur mère pleure toute la journée. Il arrive aussitôt pour la trouver à l’hôpital, elle a avalé un tube de médicaments après la découverte de la double vie de son mari. Ce dernier a même de son amie une fille de dix-huit ans. Le journaliste mène son enquête, cherchant des indices dans la vie apparemment tranquille de ses parents, changeant de regard sur son père. Dans ce premier roman, original dans sa forme, l’écriture imagée, truffée de références musicales et cinématographiques, passe de phrases courtes, presque elliptiques, à de longs passages rythmés, mélange de tendresse et d’ironie. Deux citations de John Fante soulignant le rôle libérateur de l’écriture suggèrent la possibilité d’un roman autobiographique. L’auteur, journaliste trentenaire et critique littéraire, se livrerait alors à une pudique introspection dans laquelle son talent de conteur prend le pas sur les sentiments et le scénario sur le coeur de la situation. Peu d’émotion donc, malgré l’ampleur du drame.