Les enfants de l’école du diable

DESMEUZES-BALLAND Sylvette

En 1950, un couple d’enseignants se voit contraint d’accepter deux postes séparés : lui à Rennes, elle à quatre-vingt kilomètres de là. Dans ce petit village de la Bretagne rurale, l’école publique est considérée comme l’école du diable. Julia découvre un bâtiment à l’abandon et sans élèves. Aidée de collègues et d’amis elle le restaure et y accueille les enfants de l’Assistance placés au bourg, les débiles dont les religieuses ne veulent pas, et ses cinq enfants. Dans son combat, elle doit faire face à l’hostilité du maire, des soeurs et des habitants. Ce portrait vivant d’une femme – et d’une mère – courageuse, croyante et convaincue de sa mission, face à un monde plein de rigidités d’un autre âge, est émouvant. Les relations entre villageois et “hors-venus”, l’opposition des rituels locaux et des préjugés tenaces avec la foi et l’ouverture d’esprit de Julia sont décrits avec une précision quasi ethnologique. L’auteur de La Fouine (NB avril 1997) aborde de façon très concrète les remous et les rancunes créés par la loi de séparation de l’Église et de l’État et démontre ainsi à quel point les blocages et l’obscurantisme étaient toujours vivaces cinquante ans plus tard.