L’empoisonneuse d’Istanbul

MARKARIS Petros

Charitos Costas, commissaire de police Ă  AthĂšnes, et sa femme dĂ©couvrent Istanbul et la communautĂ© grecque des Roums, avec un groupe de touristes nostalgiques de Constantinople. Mais le commissaire n’échappe pas Ă  ses obligations : Maria, nonagĂ©naire, soupçonnĂ©e d’avoir empoisonnĂ© son frĂšre, en GrĂšce, serait Ă  Istanbul. Costas doit partager la responsabilitĂ© de l’enquĂȘte avec son homologue turc car les meurtres se poursuivent, identiques. Il faut donc faire vite.

 

Peu de suspense dans ce troisiĂšme roman consacrĂ© au mĂȘme hĂ©ros (cf. Actionnaire principal, NB septembre 2009) : on connaĂźt trĂšs vite la meurtriĂšre et ses raisons ; reste Ă  la localiser dans Istanbul. L’intĂ©rĂȘt est ailleurs : rĂ©flexion humaniste sur la culpabilitĂ©, rappel historique des relations entre la GrĂšce et la Turquie, dĂ©nonciation du sort rĂ©servĂ© aux minoritĂ©s, plaidoyer pour le respect des diffĂ©rences culturelles. Ces questions – dans l’air du temps – sont bien intĂ©grĂ©es Ă  la trame romanesque qui mĂȘle habilement enquĂȘte et tourisme, autour de personnages stĂ©rĂ©otypĂ©s mais vivants, et fait dĂ©couvrir une ville au-delĂ  de ses clichĂ©s.