Le soir venu

MONTAIGNAC Christian

Un jour, l’école offre aux Ă©lĂšves un verre lait. VolontĂ© de Pierre MendĂšs France. Pour le narrateur (onze ans), fils unique et choyĂ© d’un couple de vignerons, cette nouvelle naissance s’accompagne d’un culte qu’il vouera toute sa vie au grand homme. À cette occasion il apprend l’engagement pĂ©tainiste de son pĂšre qui mĂ©prise la « juiverie » et les « rouges ». Ce passĂ©, doublĂ© d’un athĂ©isme paternel farouche, vaut Ă  la famille de vivre repliĂ©e sur elle-mĂȘme Ă  l’écart du village. AprĂšs un parcours scolaire mĂ©diocre, ponctuĂ© de fouilles archĂ©ologiques, de courses cyclistes, de lectures et de premiers Ă©mois sexuels, le jeune homme intĂšgre la rĂ©daction d’un quotidien. Il rencontre Anna, qui disparaĂźt brutalement
 laissant une petite fille qui pourrait ĂȘtre la sienne. Cet amour de vacances devient celui d’une vie. Journaliste lui-mĂȘme, Christian Montaignac aime Ă  mettre en scĂšne cette profession (J’entends la neige brĂ»ler, NB fĂ©vrier 2003). Dans Le soir venu, titre extrait d’une nouvelle de Scott Fitzgerald, il Ă©voque le cyclisme et retrace la vie politique des annĂ©es cinquante Ă  la fin du XXe siĂšcle. Bien que bavard, ce roman aux accents intimistes, est servi par un style fluide, imagĂ©, presque dĂ©suet, qui distille une mĂ©lancolie teintĂ©e de douceur.