Le silence de Clara Wight

SAUBADE Valérie

AprĂšs le dĂ©cĂšs d’un de ses patients, la pĂ©dopsychiatre Cassandra Fletcher quitte Londres pour ouvrir un modeste cabinet de psychologie Ă  Leeds, sa ville natale. Un matin, une ambitieuse femme politique lui demande de prendre en charge sa belle-fille, victime d’un stress post-traumatique aprĂšs avoir assistĂ© au meurtre de la babysitter qui s’occupait de ses frĂšres. Commence alors une enquĂȘte.  ValĂ©rie Saubade, professeur de français, a dĂ©jĂ  Ă©crit six romans Ă  succĂšs (le pacte des innocentes, NB dĂ©cembre 2015). Elle met en scĂšne ici des personnages malmenĂ©s par la vie : femmes trompĂ©es, enfants souffrant des turpitudes de leurs parents, et adolescentes en mal d’amour. Mais les dialogues peu Ă©laborĂ©s, entrecoupĂ©s des rĂ©flexions intimes de Cassandra, d’une naĂŻvetĂ© affligeante, ne permettent pas d’approfondir les caractĂšres. L’image caricaturale de la sociĂ©tĂ© anglaise est celle d’un monde hypocrite et dual oĂč seul l’argent ouvre les portes. La bourgeoisie prĂ©sente l’image trop lisse d’une perfection sociale appuyĂ©e sur une Ă©ducation austĂšre, voire psychorigide, tandis que les classes populaires, hantĂ©es par la question de fin de mois, noient leur ennui en buvant des biĂšres devant des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es. Le style est aussi plat et rĂ©pĂ©titif que l’intrigue. On s’ennuie. (A.-M.G. et B.Bo.)