Le roi sans couronne

CARBOS Toni, COSNAVA Javier

17 juillet 1978, Baguio, aux Philippines, le championnat du monde d`échecs est sur le point de commencer. Le prétendant au titre Viktor Korchnoï va affronter le champion en titre, Anatoli Karpov. Bien au-delà de la compétition sportive, se prépare un combat psychologique entre deux maßtres aux parcours et aux allégeances idéologiques opposées. Karpov, fervent soviétique soutenu par le KGB et le Kremlin, incarne la discipline et la loyauté envers le régime. Korchnoï, quant à lui, est nettement plus rebelle : se présentant comme candidat apatride aprÚs avoir fui en Suisse, il est considéré par l`URSS comme un traßtre. S`il gagne, ce sera une victoire idéologique de l`Occident. Dans la chaleur moite du centre de convention philippin flambant neuf, plus qu`une partie d`échec, c`est la guerre froide qui se joue.

En parallĂšle de ce combat aux enjeux gĂ©opolitiques, on suit l’histoire d’un vieil homme, Benjamin, passionnĂ© d’échecs. Il sort de prison aprĂšs 30 ans de bagne et mĂšne l’enquĂȘte pour comprendre ce qu’il s’est rĂ©ellement passĂ© 30 ans plus tĂŽt. Etait il coupable ou innocent ?

La dimension idĂ©ologique de l’affrontement est impĂ©cablement dĂ©crite, avec ses coups de bluff, ses tentatives de destabilisation, ses traitrises et autres stratagĂšmes pour prendre le dessus sur l’adversaire. Et l’on ne parle pas que du combat Korchnoi vs. Karpov.

(MC)