Le roi Gros Vilain

BATTUT Éric

Comment faire pour résister à un roi belliqueux, aux appétits de conquête aussi gros que son ventre? Le petit roi débonnaire appelle à la rescousse Lion, Rhino et Croco. Mais rien ne fait peur au roi Gros Vilain qui détruit pan par pan le château convoité. Sauf qu’une puce loge dans les fondations et n’apprécie guère d’être dérangée!   Sur fond rouge et jaune safran, un monarque ventripotent digne d’Alfred Jarry affiche sa silhouette noire, malfaisante, avant de fuir la scène en abandonnant les attributs de sa fonction. En face, dans son château qui se délabre au fil des pages et de la violence de l’assaillant, se trouve le petit roi, drapé dans sa dignité et son manteau bleu, entouré de sa garde rapprochée. Animaux féroces de la faune africaine, les trois vaillants défenseurs assurent à l’enfant leur protection de peluches. Des onomatopées ponctuent le dialogue et les coups qui pleuvent. Le vocabulaire des différentes parties du château est bien défini. L’ensemble a comme un air de déjà-vu : la morale pourrait être glanée chez La Fontaine et l’issue empruntée à un conte. (M.-C.D.)