Le rire du cyclope

WERBER Bernard

Darius, dit le Cyclope depuis qu’il a perdu accidentellement un oeil, est un humoriste adulĂ©, quasiment vĂ©nĂ©rĂ©. En pleine gloire, Ă  quarante et un ans, il meurt d’une crise cardiaque Ă  l’issue d’un spectacle. LucrĂšce, jeune journaliste ambitieuse, flaire un scoop possible et entraĂźne Isidore, reconstituant ainsi le couple de Le pĂšre de nos pĂšres (NB dĂ©cembre 1999). Tous deux vont mener une enquĂȘte Ă©chevelĂ©e sur cette mort a priori banale mais en rĂ©alitĂ© inexplicable, puis suspecte et, enfin, criminelle.

 

L’auteur, c’est son habitude, mĂȘle habilement suspense, rĂ©fĂ©rences historiques et arguments scientifiques avec une imagination dĂ©bridĂ©e. Le rire Ă  travers les Ăąges occupe une place de choix, de trĂšs nombreux personnages participent Ă  son Ă©closion et Ă  sa transformation au cours des siĂšcles. Si Rabelais et MoliĂšre mĂ©ritent cet honneur, beaucoup d’autres paraissent incongrus, tels Attila ou Jeanne d’Arc. Cependant revisiter l’Histoire, et mĂȘme la prĂ©histoire, de ce point de vue est finalement rafraĂźchissant. Diverses blagues s’intercalent avec plus ou moins de bonheur dans le rĂ©cit, le dĂ©nouement est gentillet et l’ensemble distrayant, bien que l’intrigue soit parfois diablement « capillotractĂ©e », autrement dit tirĂ©e par les cheveux