Georges-Arthur Goldschmidt revisite encore une fois son passĂ© (Le poing dans la bouche, NB mars 2004 et La TraversĂ©e des fleuves, NB dĂ©cembre 1999). Enfant d’une famille juive allemande, converti au protestantisme, il est envoyĂ© dans un orphelinat de Haute-Savoie pendant l’Occupation. Solitaire, sa vie est en devenir. MalgrĂ© les punitions corporelles, ses origines, sa condition d’adolescent sauvĂ© du nazisme, il va dĂ©couvrir la littĂ©rature en mĂȘme temps que ses premiers Ă©mois. Cependant, chapitre aprĂšs chapitre, ce sont les souvenirs des punitions qui le submergent telle une houle et il se revoit soumis aux chĂątiments qu’il accepte comme une rĂ©compense, un refuge : Le recours. Il aime autant la douleur que la honte du chĂątiment mais aussi l’Ă©tat d’exaltation qu’il connaĂźt avant. De punition en punition il se dĂ©double pour devenir spectateur et associer Ă ses souvenirs les objets et les paysages qui l’entourent. C’est par l’identification aux personnages de livres ou de tableaux qu’il trouvera une justification Ă sa soumission.
 Un style travaillĂ© parfois dĂ©routant mais peut-ĂȘtre le livre de l’apaisement.
