Le protestantisme américain : de Calvin à Billy Graham

BESANÇON Alain

Réfléchissant sur le fait que les États-Unis, pays majoritairement religieux et protestant, voient les missions évangélistes se multiplier, Alain Besançon (Cinq personnages en quête d’amour, NB janvier 2011) entreprend de retracer partiellement l’histoire du phénomène. Il remonte ainsi très loin dans le temps et l’espace européen pour en retrouver l’origine chez Luther, Calvin, Zwingli, Wesley, puis les piétistes, les anabaptistes… Il analyse très longuement les divers courants issus de la Réforme, sous l’angle presqu’exclusivement théologique, pour aborder ensuite les différentes organisations de communautés qu’ils ont engendrées. Pour lui, les phénomènes de Réveils périodiques, typiques d’un protestantisme pluriel par essence, expliquent l’émiettement des Églises. Toutes partagent le sacerdoce universel, la liberté de conscience et la responsabilité individuelle, le goût du travail et une affinité avec la démocratie, sauf quelques-unes qui s’en remettent à un prédicateur charismatique. L’Amérique du Nord, propos le plus innovant de l’étude, n’occupe malheureusement qu’un quart du document, accentuant le déséquilibre d’une analyse intéressante mais souvent allusive et confuse.