Le jour où le ciel s’en va

DOMECQ Jean-Philippe

C’est l’été. Pas un souffle d’air sur cette plage couverte de corps à moitié nus sous un soleil de plomb. De cette multitude indifférenciée émergent quelques individus qu’une voix off décrit sur un ton paterne : un père que sa femme a poussé dehors avec leurs deux enfants, un couple indécis sur l’endroit où aller, un marchand de glaces… Quand surgit un premier coup de vent, bientôt suivi d’un autre plus violent, personne ne réagit vraiment. Ce n’est qu’à la troisième rafale, d’une violence inouïe, que la masse amorphe se débande, dans un sauve-qui-peut général…

 

Décrit du dehors, ce fait divers ne suscite guère d’intérêt sauf pour les amateurs de littérature expérimentale. L’écriture du « on » narrateur-bateleur, qui commente à satiété décor, gestes et pensées des quelques personnages élus et de la masse en folie, est très travaillée. Ressassant à l’envi les mêmes mots, entrecoupant ses phrases d’incises, multipliant allitérations et parenthèses, suggérant des développements, l’auteur donne à son texte un rythme cahotant qui finit par hypnotiser. Quant à la finalité du propos ? De la « métaphysique-fiction »… souffle l’éditeur !