Le jour où Albert Einstein s’est échappé

BIALOT Joseph

Arrivé au seuil de sa vie dans une maison de retraite qu’il honnit, Sébastien Lesquettes surnommé Albert Einstein par le personnel, décide de s’échapper et de retrouver Paula, l’amour de sa vie. En cavale, il convainc Laurent, un chauffeur de taxi, de l’accompagner dans cette quête géographique et affective. Les confidences de Sébastien sur sa jeunesse, profondément marquée par les événements de la deuxième guerre mondiale, transforment l’habitacle du taxi en parloir : il raconte l’indicible, la fureur de vivre d’une France qui a perdu ses repères. Laurent accueille ce récit poignant avec mansuétude, relançant son interlocuteur avec finesse.  Les trajets se transforment en monologues où le héros reprend avec brio le vécu de l’auteur sur fond de deuxième guerre mondiale (cf. La station Saint Martin est fermée au public, NB février 2005). Le style limpide où l’on perçoit un esprit caustique est profondément humaniste et indépendant. Loin de tout préjugé, son héros touche par sa souffrance, son courage, son humour : c’est un esprit libre !