Le gravillon de pavillon qui voulait voir la mer

SCHVARTZ Claire

Dany partage avec ses 18300 frĂšres et soeurs la dure condition de gravillon de pavillon, piĂ©tinĂ©, souillĂ©, ignorĂ©. L’arrivĂ©e de Launay, capturĂ© au bord de la mer par des mains indĂ©licates, lui ouvre des horizons. Car Launay, l’exilĂ©, chante son rivage perdu. Dany irait bien lĂ -bas mais comment ? Serge, le scarabĂ©e, tentĂ© par l’aventure, laisse la pelote de bouse qu’il roulait pour lui offrir la vĂ©locitĂ© de ses pattes. En avant ! Elle est trĂšs drĂŽle cette histoire de gravillon contĂ©e d’un ton faussement sĂ©rieux, en jouant avec fantaisie sur les mots. C’est un rĂ©cit de voyage aux pĂ©ripĂ©ties multiples, qui mĂšne des personnages insolites, gĂ©nĂ©reux et astucieux Ă  un dĂ©nouement heureux. Le plaisir du texte est dĂ©cuplĂ© par l’illustration inventive qui le met en scĂšne : la personnification des deux aventuriers joue la carte de l’humour ; les menus dĂ©tails de chaque scĂšne Ă©galement. Les cadrages subjectifs, le dĂ©coupage inhabituel des doubles pages renouvellent la mise en images ; les couleurs lĂ©gĂšres ne saturent pas le regard, entraĂźnĂ© dans une dynamique narrative rĂ©jouissante. (C.B.)