Le grand voyage des petites souris

Alors que deux souris aventurières partent à la conquête du monde, leur ami souriceau, plutôt casanier, préfère rester lire au coin du feu en compagnie de sa fourmi familière. Par crainte de le voir se morfondre seul, elles lui téléphonent pour lui faire partager leurs moments trépidants. Mais loin du spleen, lui savoure les lectures autant que les tisanes, et ne souffre nullement de solitude. Sauf quand elles évoquent un « lieu secret », qui semble l’exclure de leur connivence antérieure, voire l’abandonner.   Des couleurs franches pour un dessin toujours dynamique. L’alternance des décors est régulière : à un intérieur feutré et paisible, répond un extérieur foisonnant de végétation et d’animaux bruyants. Quelques onomatopées ponctuent le dialogue téléphonique rimé, clin d’oeil à notre société qui privilégie ce mode de communication. Le ton joyeux semble prendre un tour mélodramatique quand le souriceau, flanqué de la fourmi, prend une posture théâtrale pour déclamer son infortune. Mais rien n’est meilleur que les retrouvailles entre amis quand on s’est quittés, même momentanément. (M.-C.D.)