Le djihad et la mort

ROY Olivier

Olivier Roy, politologue, spĂ©cialiste de l’islam (Le croissant et le chaos, NB dĂ©cembre 2007), analyse le djihadisme en opposition Ă  Gilles Kepel. Il voit dans l’engagement des jeunes dans le djihad une posture nihiliste et non le dĂ©sir rĂ©volutionnaire de changer le monde. Ce qui guide le terroriste, c’est la quĂȘte de la mort. Pour Ă©tayer son discours, il a menĂ© une enquĂȘte sur de jeunes francophones radicalisĂ©s et mis en Ă©vidence un profil rĂ©current : un enfant de la deuxiĂšme gĂ©nĂ©ration d’immigrĂ©s, occidentalisĂ© dans ses pratiques, ignorant du discours thĂ©ologique, souvent fragile psychologiquement, et rĂ©alisant un passage Ă  l’acte rapide aprĂšs sa conversion. Le vĂ©ritable impact des attentats rĂ©side dans la peur de l’implosion de nos sociĂ©tĂ©s, sur laquelle joue Daech, qui fantasme la conquĂȘte de l’Occident par son islam globalisĂ© et dĂ©racinĂ©. Aujourd’hui, selon l’auteur, la religion islamique devrait entrer dans un processus de rĂ©forme liĂ© Ă  la socialisation des classes moyennes musulmanes. DocumentĂ©, intĂ©ressant, cet essai se veut rassurant. (B.V. et A.Le.)