Le bal des folles

MAS Victoria

HĂŽpital de la SalpĂȘtriĂšre, mars 1885. Chaque vendredi, le Docteur Charcot donne un cours qui attire une foule de Parisiens. C’est au tour de Louise, adolescente Ă©pileptique internĂ©e depuis trois ans, d’ĂȘtre hypnotisĂ©e et observĂ©e en public. Dans le secteur des hystĂ©riques, la surveillante-chef accueille EugĂ©nie, jeune bourgeoise enfermĂ©e pour son don de mĂ©dium Ă  la demande de sa famille. BientĂŽt s’ouvrira le grand bal costumĂ© de la mi-carĂȘme auquel participeront les malades : occasion annuelle de sortir de leur ennui quotidien et de cĂŽtoyer le monde extĂ©rieur, dit normal.  Premier roman, sur un thĂšme social et historique original. L’Ă©vocation du Paris de la Belle Époque est rĂ©ussie avec goĂ»t et simplicitĂ©. Le parti pris de dĂ©fense de la femme soumise Ă  l’autoritĂ© masculine est clairement assumĂ© et illustrĂ© : hĂ©roĂŻnes Ă©mouvantes, rĂ©signĂ©es ou rĂ©voltĂ©es, broyĂ©es par la violence d’un homme ou payant trĂšs cher leur dĂ©sir d’Ă©mancipation. Les personnages tout-puissants, mĂ©decins, pĂšres, Ă©poux, sont Ă©videmment antipathiques. MalgrĂ© cette couleur un peu manichĂ©enne, la lecture est fascinante ; elle donne envie d’en savoir plus sur une Ă©poque bouillonnante oĂč le pire (obscurantisme, machisme) cĂŽtoie, pour longtemps encore, le meilleur grĂące aux progrĂšs de la mĂ©decine, des sciences et des techniques.  (T.R. et C.-M.T.)