L’Anglaise

LÉPRONT Catherine

Dans un petit village au bord de mer, cohabitent harmonieusement les autochtones qui tiennent leur QG dans un bar et les gens des villas installés depuis des générations. Dans l’imposante datcha où une matriarche règne sur sa tribu, le drame couve. Émile, le fils aîné, sexagénaire, architecte d’intérieur, qui entretient la maison, s’est entiché d’une mystérieuse Anglaise et entend bien l’imposer.

 

Catherine Lépront construit son récit comme un drame antique et procède par chapitres alternés « nous » et « elles ». Le choeur c’est « nous », les piliers de bistrot qui commentent les faits et gestes des vacanciers des villas ainsi que les événements politiques et sociaux. En arrière-plan il y a lui, Émile, et sur le devant de la scène « elles » les femmes du clan : mère, fille cadette et deux jeunes femmes. Telle Phèdre, elles sont toutes quatre « attachées à leur proie ». L’auteur, dont on a déjà apprécié le style travaillé et imagé (EstherMésopotamie, NB février 2007), sait créer une atmosphère, entretenir le mystère, croquer des personnages et… dégonfler la baudruche.