L’Amérique derrière moi

DESPLANQUES Erwan

Le même jour, le narrateur apprend qu’il va être père, et que son propre père est atteint d’une maladie incurable. Ces quelques mois qui le séparent des deux échéances, il les vit dans le souvenir des années de bonheur passées dans le sillage d’un couple houleux, celui de ses parents. La figure paternelle est habitée par sa passion pour l’Amérique, son histoire, ses traditions.  Dans ce roman aux accents autobiographiques, Erwan Desplanques (Une chance unique, NB avril 2016) nous fait partager l’intériorité d’un trentenaire confronté à une incontournable rupture avec le passé, imposée par la disparition d’un parent et la nécessaire projection dans l’avenir incarnée par l’enfant à naître. La figure centrale, celle du père, à la fois celui qu’il eut et celui qu’il sera, complète cette construction binaire entre être et avoir, entre passé et avenir. L’Amérique parcourt le récit, réelle ou fantasmée et métaphorique d’une vie à construire. L’intention de l’auteur est louable, mais il est dommage que la narration, rectiligne, manque de relief, à l’image du style, académique, pouvant même susciter un certain ennui. (M.M. et M.S.-A.)