La voyageuse des îles

ASCHER Marie-Odile

1848. Sur l’île Maurice, Sita, servante indienne à la peau claire, devient la demoiselle de compagnie et l’amie de Charlotte, fille des propriétaires de la plantation des Aubiniers. L’adolescente, des rêves de princesse en tête, s’adapte admirablement à sa nouvelle vie et devient une jeune fille accomplie. Elle prend le prénom d’Alice. Arrive de France le beau et brillant Guillaume de Charnay, bâtard qui usurpe l’identité de son défunt frère de lait (et cousin), mort pendant la traversée. Il plaît aux jeunes filles, épouse Charlotte. Que va devenir Alice, menacée par un mariage arrangé avec un Indien ? Dans un style agréable, la romancière (Le serment de Maria, NB juillet-août 2012) décrit la vie à l’île Maurice dans les plantations au XIXe siècle, les toilettes des femmes, la vie mondaine et le solide carcan social qui dicte les pensées et les destins des individus. Mais les préjugés, son héroïne, parée de toutes les qualités, n’en a cure ! Et elle saura déjouer tous les pièges sur son chemin. Féministe avant l’heure, intelligente, elle ne laisse personne décider de sa vie. L’intrigue, qui comporte quelques invraisemblances, s’achemine à l’évidence vers une heureuse issue et c’est avec plaisir qu’on lit ce roman bienveillant.