La ville monstre (Un homme de joie ; 2)

HAUTIÈRE RĂ©gis, FRANÇOIS David

Lanzana fait chanter d’honorables sĂ©nateurs Ă  l’aide de films, pris par Tonio, les montrant en galante compagnie avec les soeurs siamoises Magda et Lena. Sur le chantier du RCA Building, les ouvriers mal payĂ©s rechignent et parlent de faire grĂšve, Ă  l’instigation d’un Français nommĂ© La Fayette. Mais celui-ci est victime d’un Ă©trange accident. C’est ce jour-lĂ  que Sacha parvient Ă  surmonter ses prĂ©ventions pour rejoindre les soeurs. Il va mĂȘme leur proposer de s’installer avec lui. Il ne pĂšse pas les consĂ©quences de cette dĂ©cision.  Adoptant des tonalitĂ©s sombres, le dessin, rĂ©aliste mais un peu caricatural, fort mais nuancĂ©, donne une tonalitĂ© glauque Ă  un scĂ©nario qui ne l’est pas moins, sans voiler la curieuse anatomie des filles Magdalena. Toujours un peu nuageuses, voire baignĂ©es par l’orage, les belles vues de New York Ă  l’époque de la prohibition montrent avec prĂ©cision la ville tentaculaire, siĂšge de passions et de corruptions. À l’image de l’humanitĂ©, c’est un monstre que rien ne peut empĂȘcher de grandir. (P.P. et Y.H.)