La vie devant moi

OUFKIR SoukaĂŻna

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En 1972, SoukaĂŻna a neuf ans. Son pĂšre, le gĂ©nĂ©ral Oufkir, ministre de la dĂ©fense du roi Hassan II du Maroc, vient d’ĂȘtre « suicidé » de cinq balles dans le dos ; il avait participĂ© Ă  un attentat contre le roi. Sa femme, ses deux fils, ses quatre filles sont mis au secret. Commence pour eux une effroyable descente aux enfers : privations, isolement, fouilles rĂ©pĂ©tĂ©es. AprĂšs deux tentatives de suicide, une grĂšve de la faim, quatre d’entre eux rĂ©ussissent Ă  s’évader en creusant un tunnel. Ils ne retrouveront leurs droits qu’en 1996. Dix ans plus tard, la jeune femme revit son enfance volĂ©e. À la limite de la folie, elle entretient une haine obsessionnelle contre le roi qu’elle apostrophe violemment tout le long du rĂ©cit.

 

D’une Ă©criture sĂšche, cynique, abrupte, ce cri de rage montre les ravages que peuvent provoquer dans la vie d’un enfant, puis d’une femme, vingt-quatre ans de dĂ©tention inhumaine.