La toile du paradis

HARADA Maha

En 2000, les musées japonais souhaitent organiser une exposition du Douanier Rousseau et obtenir de Tim Brown, directeur du MoMA de New York, le prêt du fameux tableau « Le Rêve ». Surprise ! Tim Brown demande à négocier avec une obscure gardienne d’un musée de province, en réalité une spécialiste reconnue du peintre. En 1983, le célèbre collectionneur suisse Beyler lui avait demandé d’expertiser en concurrence avec Brown une toile magnifique, « J’ai rêvé », attribuée à Rousseau. Ces huit jours passés à Bâle ont bouleversé sa vie.  Des expressions désuètes ou inappropriées, un vocabulaire passant d’un sentimentalisme délirant à des réflexions triviales, des anachronismes, des inexactitudes : le style déçoit. L’intrigue, compliquée à loisir, peu crédible, tourne autour de la vie d’Henri Rousseau et des sombres agissements du collectionneur « Beyler », sosie du bien réel Beyeler. L’auteure, historienne de l’art, n’arrive pas à donner vie et vraisemblance à ses personnages et à ce milieu qu’elle doit pourtant connaître ; ses considérations sur l’art moderne restent banales. Heureusement, la vie (romancée) de Rousseau est pittoresque et touchante, son oeuvre si originale est longuement décrite et son amitié avec Picasso permet un rapide aperçu de la vie au Bateau-Lavoir et du fameux banquet qui s’y tint.  (A.V. et M.W.)