La terre des morts

GRANGÉ Jean-Christophe

Le commandant de police Corso est chargĂ© de l’enquĂȘte sur les meurtres similaires, particuliĂšrement odieux, de deux jeunes strip-teaseuses. GrĂące Ă  une Ă©quipe performante, son enquĂȘte le mĂšne sur la trace d’un ex-taulard assassin, violeur pervers, devenu depuis un peintre reconnu. Corso le croit coupable mĂȘme si des tĂ©moins confirment les alibis du voyou et dĂ©montent l’une aprĂšs l’autre ses conclusions. Obstination stĂ©rile ? Un tout autre scĂ©nario s’impose bientĂŽt
   Rares sont les polars qui offrent une lecture de plus de 550 pages sans que la complexitĂ© des personnages et le nombre des rebondissements ne fassent faiblir l’intĂ©rĂȘt. Ici une Ă©conomie de moyens remarquablement maĂźtrisĂ©e par l’auteur (Congo Requiem, NB juillet-aoĂ»t 2016) dĂ©montre l’inverse. Un seul point de vue, celui d’un enquĂȘteur expĂ©rimentĂ©, implacable malgrĂ© ses Ă©checs, domine ce rĂ©cit sobre, prĂ©cis, glaçant. Des dialogues entre des personnages percutants, campĂ©s d’un simple trait de plume, animent une mĂ©canique romanesque sans faille. Corso avance malgrĂ© les piĂšges quotidiens, les contradictions de sa vie privĂ©e et la fatigue. Il n’y a ni gagnant ni perdant, juste un Ă©quilibre entre l’horreur, la manipulation sournoise, l’ironie des faits et la volontĂ© fĂ©roce d’un bon professionnel qui pourtant ne cesse de se tromper. (A.Lec. et B.T.)