La tendresse de l’assassin

Andrew, vingt-six ans, est obsédé par une image gravée dans sa mémoire alors qu’il était encore bébé : les corps de sa mère et de son amant baignant dans une mare de sang près de son berceau. Persuadé que le coupable est son père en fuite depuis cet assassinat, il n’a de cesse de le retrouver pour se venger. Un long face-à-face entre les deux hommes, ponctué d’une série de meurtres, connaît une issue inattendue.  Ryan David Jahn, écrivain et scénariste américain (Le dernier lendemain, NB janvier 2015) propose un nouveau thriller où l’étude des caractères des deux principaux personnages prend le dessus sur l’intrigue elle-même. Certes des allers et retours entre passé et présent, entre fantasmes et scènes réelles, nourrissent rebondissements et suspense. Mais l’intérêt principal du livre réside dans l’analyse psychologique fouillée du présumé coupable, préoccupé de faire oublier son passé de tueur, et du fils motivé par l’unique désir de vengeance. On passe en permanence de l’amour à la haine, du respect au mépris et de l’admiration à la pitié, la violence étant le seul point commun des deux hommes. N’est pas tendre celui que l’on aurait pu croire. (L.D. et A.Be.)