La sexualité des enfants n’est pas l’affaire des grands

LAURU Didier, DELPIERRE Laurence

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La sexualité infantile participe à la construction de l’individu. Chaque phase traversée, y compris la nécessaire négociation oedipienne, va permettre à l’enfant de différer ses désirs et d’aboutir à une sexualité adulte équilibrée. Passage obligé de cette évolution, entre enfance et adolescence, la période de latence est une sorte de mise en sommeil des pulsions à l’aide du refoulement. Elle est indispensable. Or notre société, par sa médiatisation d’images à caractère sexuel, met à mal tout ce processus et annule les repères. Affichages publicitaires, unes des magazines… la sexualité de l’enfant est constamment sollicitée, engendrant des pulsions dont il ne sait que faire. Cela aboutit à des comportements d’hyperactivité ou d’opposition, bien connus des praticiens.

 

Dès 1905, Freud, dans Trois essais sur la théorie de la sexualité, insistait sur la nécessité de chaque période du développement sexuel de l’enfant. Ce court et très clair ouvrage de Didier Lauru, auteur de Génération téléphone (N.B. jan. 2003), s’y réfère. Il rappelle l’importance des repères et constitue une mise en garde nécessaire sur « le monde que nous offrons à nos enfants ».