La peur du rouge

NEIDHARDT Fred

Printemps 1981. Les Ă©lĂšves de 3e7 d’un collĂšge de Besançon sont en voyage de classe Ă  Berlin. Il y a BĂ©rard, qui a redoublĂ© trois fois, Jeanningros le communiste, Letondor et Chapuis, les deux beaux gosses qui flirtent avec PĂ©pette, la seule fille mignonne et « pas coinços » de la classe. Le narrateur, FrĂ©dĂ©ric Neidhardt, coupe au bol et pantalon patte d’eph’ dĂ©modĂ©, est un ado mal dans sa peau parmi les autres. Entre les discussions crues, la visite trĂšs encadrĂ©e de Berlin Est, et une nuit blanche dans les quartiers chauds qui s’achĂšve par un Ă©pisode passablement traumatisant, ce sĂ©jour a tout d’un voyage initiatique qui bouleverse profondĂ©ment FrĂ©dĂ©ric.

 

On plonge avec beaucoup d’amusement, et peut-ĂȘtre un peu de nostalgie, dans les 120 pages en noir et blanc (et rouge) de cet album petit format qui met en scĂšne des personnages mi-humains mi-animaux. L’auteur rĂ©ussit Ă  retranscrire fidĂšlement les impressions et les interrogations du garçon de quinze ans qu’il Ă©tait au moment des faits. Cela donne un regard original et glaçant sur l’Allemagne de l’Est, mais surtout un condensĂ© des doutes, des errements et des fantasmes de l’adolescence, dĂ©crits sans complaisance ni pudeur. Â