La Parenthèse

DURAND Élodie

Mais que m’arrive-t-il ? J’ai perdu le lien entre hier et aujourd’hui.  J’ai des malaises, autant de troubles de mémoire. Que j’ai peine à admettre. Normal, pour une jeune fille de 21 ans. Alors j’explose quand on m’en parle.Va voir un neurologue, Judith, me conseille maman. Des petites crises d’épilepsie, dit-il. Quoi, des médicaments à prendre toute sa vie ? Travailler devient impossible. Dégradation. Scanner. Tumeur. Astrocytome ou ganglioneurome. Cancéreux ou non ? Sarabande des médecins. J’y comprends rien. Hôpital. Opération. Peur, j’ai peur. Au secours papa-maman ! Nouvel IRM. Nouvelle intervention gamma chirurgicale. Sortie du trou noir. La vie enfin !

L’histoire de Judith est celle de l’auteur, illustratrice pour la presse enfantine et l’édition jeunesse, définitivement guérie : elle ne prend même plus de médicaments. Certains dessins – torturés- du temps de sa maladie sont intégrés dans son récit à la narration variée : voix off, téléphone, conversation en vis à vis.  Un témoignage fort et sensible sur l’enfermement du malade, ses angoisses, ses rêves, le milieu hospitalier, un type d’épilepsie, maladie tabou qui fait peur. Le dessin en noir et blanc, très crayonné, au trait fragile, est en harmonie avec le trouble continuel de l’héroïne. Une BD douloureuse qui se termine bien.