La nuit, j’écrirai des soleils

CYRULNIK Boris

Boris Cyrulnik (Je me souviens…, NB juin 2010) poursuit son étude sur la résilience et la focalise sur le pouvoir thérapeutique des mots. Ce sont moins les mots parlés qui sont concernés dans ce nouvel essai que les mots écrits. Si ces derniers n’ont pas la capacité de guérir les blessures, ils agissent comme une métamorphose consolatrice, car notre monde mental n’est pas rempli du réel, mais de sa représentation qui passe par la rêverie et le récit, permettant ainsi de remanier sa propre image en tentant de combler la perte. Avant d’illustrer son propos par la vie et l’oeuvre d’écrivains de plusieurs époques, l’auteur rappelle la nécessité des liens affectifs du nouveau-né dès sa naissance avec la cellule familiale pour un développement harmonieux. Beaucoup de chefs-d’oeuvre littéraires sont nés de ces carences, soleils surgis de la nuit. Le neuropsychiatre cite beaucoup d’écrivains, s’attarde sur quelques-uns, Gary, Sade ou Genet. Une écriture claire, quelques redites et un charisme toujours opérant. (L.K. et C.-M.T.)