La mort, simplement

JAPP Andrea H.

Peut-on lutter contre le crime en restant totalement moral ? Pour Diane Silver, profileuse au FBI, dĂ©sormais seule compte l’efficacitĂ©. Elle a laissĂ© il y a douze ans son Ăąme et sa morale dans la chambre froide renfermant le corps de sa fille. IrrĂ©versible et contre-nature, son association avec Nathan l’entraĂźne dans une relation ambiguĂ« oĂč chacun utilise l’autre. Elle sait que cet homme immensĂ©ment riche est un tueur psychopathe, convaincu d’ĂȘtre un justicier ; mais elle a besoin de ses moyens pour avancer dans l’enquĂȘte sur les meurtres sauvages de quatre couples et le rapt de deux enfants. Et qu’il « fasse le mĂ©nage Ă  sa place ».

 

Captiver le lecteur, c’est le pari rĂ©ussi d’Andrea Japp qui signe avec la suite de Dans la tĂȘte, le venin (NB mai 2009) un policier hautement psychologique faisant la part belle aux failles de ses protagonistes et aux susceptibilitĂ©s policiĂšres. Le rythme est soutenu, passant vivement de la description aux dialogues pour mieux servir un suspense oĂč vie intĂ©rieure et rĂ©alitĂ© extĂ©rieure se bousculent, le passĂ© toujours en embuscade. Le style fluide, assorti d’un ton impertinent et caustique, ajoute encore au plaisir de lecture.