La mort au Festival de Cannes

AUBERT Brigitte

Elise Andrioli, jadis propriĂ©taire d’un cinĂ©ma et aujourd’hui paralysĂ©e, muette et aveugle – mais pas sourde – a Ă©tĂ© invitĂ©e au Festival de Cannes : le drame qu’elle a vĂ©cu a fait l’objet d’un film tournĂ© avec Jodie Foster et Whoopi Goldberg. Sur son fauteuil sophistiquĂ©, elle fait partie du jury Jeunes Talents. On dĂ©couvre les candidats, dont trois adolescents surdouĂ©s. Mais on meurt beaucoup cette annĂ©e, au Festival ; Elise elle-mĂȘme se sent en danger. À travers le monologue principal, l’ambiance du Festival – peu attirante ! – est assez bien dĂ©crite : fĂ©brilitĂ©, luxe, superficialitĂ©, vedettes, paillettes. Le recours Ă  une narratrice trĂšs handicapĂ©e, prĂ©sente en permanence, qui entend tout et s’interroge successivement sur les suspects potentiels, est peu crĂ©dible. Son monde intĂ©rieur n’est pas approfondi. L’auteur a Ă©crit plusieurs romans policiers (Freaky Fridays, NB mars 2012) ; elle partage avec son hĂ©roĂŻne d’abondantes connaissances cinĂ©matographiques. Mais l’ensemble, malgrĂ© un ton assez moderne, reste artificiel, comme la solution de l’énigme elle-mĂȘme. (E.B. et A.Le.)