La Maison andalouse

LAREDJ Waciny

Alger, de nos jours. Le vieux Mourad Basta est le dernier occupant de La Maison andalouse construite cinq siècles auparavant par son ancêtre Galileo el Rojo, musulman espagnol chassé de Grenade par l’Inquisition. Il ne peut empêcher la destruction de la villa par des promoteurs immobiliers. Sika, sa jeune confidente, sauve in extremis un précieux manuscrit où Galileo a raconté sa vie tragique et aventureuse. Lorsque Mourad meurt, Sika continue les recherches pour reconstituer la riche histoire d’une demeure malmenée par les invasions.    Bien que bilingue et réfugié politique en France, l’intellectuel algérien Waciny Laredj (Les fantômes de Jérusalem, NB mai 2012) écrit en arabe pour le lyrisme et la profusion d’images que permet la langue de ses origines et pour participer au renouveau de la culture arabophone. Dans ce roman opulent, la relation entre le vieil homme et la jeune femme symbolise la transmission et l’espoir de reconstituer une mémoire historique, brisée par la modernité et des volontés destructrices, politiques et religieuses. L’auteur, grand admirateur de Cervantès, introduit l’écrivain au coeur de sa fiction pour illustrer la possibilité du retournement de conscience d’hommes pris entre deux cultures, mais animés par le désir de comprendre l’autre. Érudit et brillant. (T.R. et B.Bo.)