La gloire d’Albert (Un monde tranquille ; 1)

DAVODEAU Étienne

Albert, au chĂąteau de Monsieur Delorme, lui Ă©crit ce qu’ont Ă©tĂ© ses deux derniers jours : homme Ă  tout faire chez Bricomat, auprĂšs de monsieur Jo, il est aussi figurant dans le grand spectacle vivant « nos valeurs, notre territoire » au chĂąteau Delorme. Et ce soir-lĂ  a Ă©tĂ© exceptionnel : le millioniĂšme visiteur fĂȘtĂ© par Monsieur Delorme et Monsieur Philippot, son bras droit, qui assure avec monsieur Jo et quelques gros bras sa sĂ©curitĂ© et celle de la rĂ©gion
 Il faut dire que Delorme se prĂ©sente aux lĂ©gislatives. Or Albert, aprĂšs le spectacle, a assistĂ© Ă  « l’accident » mortel du pauvre Monsieur Philippot
 L’Albert de Davodeau est un personnage trĂšs ordinaire, au coeur d’une histoire qui l’est beaucoup moins, mais emblĂ©matique d’une Ă©poque et de la sociĂ©tĂ© conservatrice provinciale. Albert est un « obscur », brave mais mĂ©prisĂ© par sa femme, utilisĂ© par ses employeurs dont il ne veut voir que les bons cĂŽtĂ©s. Cette fois, l’occasion lui est donnĂ© de montrer ce qu’il est
  Davodeau dĂ©cidĂ©ment excelle dans le drame surgi de nulle part, tant par son scĂ©nario que par son dessin simple, direct et terriblement efficace. Les expressions sont admirablement rendues et les dialogues choisis, avec ce qu’il faut d’humour et de dĂ©rision. Belle rĂ©ussite ! (C.D. et D.L.)