La disparue de San Juan

BROUSSARD Philippe

Le vendredi 15 octobre 1976, devant un magasin de cycles Ă  San Juan, en Argentine, une ravissante jeune fille de vingt-quatre ans disparaĂźt, enlevĂ©e par des hommes en civil Ă  bord d’une Ford Falcon. Et de 1976 Ă  1983, trente mille personnes subissent le mĂȘme sort en Argentine. C’est ainsi que commence la longue et trĂšs minutieuse enquĂȘte sur Marie-Anne Erize, Ă  la recherche de ceux qui l’ont connue, ou mĂȘme seulement croisĂ©e, entre France et Argentine. L’auteur, journaliste (La prisonniĂšre de Lhassa, NB novembre 2001), dit sa naissance, sa vie et sa mort probable jamais Ă©lucidĂ©e, et cite des lettres Ă  sa mĂšre, trĂšs Ă©mouvantes. Elle est si jolie sur les photos, si attachante, dĂ©chirĂ©e entre son goĂ»t du luxe et sa tendresse passionnelle pour les pauvres. SpontanĂ©e, gĂ©nĂ©reuse, elle Ă©tait devenue Montonera, pĂ©roniste de gauche. Trente-cinq ans plus tard rien ne peut attĂ©nuer le dĂ©sespoir impuissant d’une famille hantĂ©e par ce tragique destin.