La dévoration

ESTIENNE d'ORVES Nicolas d'

Nicolas, la trentaine, auteur à succès attiré par le carnage et le sang, est enjoint par son éditrice à « explorer sa fascination ». Ses rapports avec les femmes ne sont guère sereins : il s’oppose à sa mère, rompt brusquement avec sa compagne, participe aux chasses sexuelles d’une amie. Seule sa grand-mère trouve grâce à ses yeux. Cependant une rencontre fortuite avec un père bien peu apprécié et un fait divers – le meurtre d’une étudiante par un Japonais cannibale – lui ouvrent la voie d’une inspiration nouvelle. L’auteur (Les fidélités successives, NB octobre 2012) est un écrivain aguerri tant dans le roman policier que le roman psychologique ou la biographie. Dans ce vingtième ouvrage il embarque son narrateur dans une effrayante autant que magistrale quête d’identité. Le style est fluide, le vocabulaire précis dessine finement les personnages et les multiples événements font barrière à la lassitude ! La transgression de divers tabous peut certes déranger, cependant ce récit ne laisse pas indifférent et conduit à des interrogations, toujours pérennes, sur l’origine du mal, les relations entre victime et bourreau et l’écriture. Une réussite.