La deuxième personne

KASHUA Sayed

Arabe israélien installé dans une artère élégante du secteur juif de Jérusalem, « l’avocat », bien intégré, possède belle maison et grosse voiture. Marié, père de famille, il découvre un billet amoureux qu’il croit rédigé par sa femme. Dévoré par la jalousie, il cherche le destinataire. Un jeune Arabe mal dans sa peau, travailleur social, parlant hébreu, est engagé par une Israélienne pour s’occuper de son fils tétraplégique, auprès duquel il va connaître une surprenante évolution. Les parcours des deux hommes vont se croiser. L’auteur (Et il y eut un matin, NB mai 2006) reste fidèle à ses préoccupations : la complexité de l’État d’Israël, la position difficile d’individus partagés entre le désir de s’y intégrer et leur loyauté envers le peuple palestinien sous-tendent le récit. La vie des gens, leurs rapports au quotidien, la ville, rendus de façon vivante sur un ton mesuré, sans manichéisme, tiennent une place essentielle dans l’ouvrage. Même si la construction est un peu artificielle, l’intrigue est bien menée.