La Chanson de Julien

1927 : Pauline file le parfait amour avec son mari, Henri, que la guerre a défiguré. Ils vivent dans l’Eure, dans le grand domaine des Tilleuls où Henri a créé un important haras. L’aîné de leurs trois enfants, Fanfan, sept ans, est effrayé par le visage de son père et croit que celui-ci le rejette… Une lettre de l’Hôpital Sainte-Anne bouleverse Pauline : on lui signale qu’un soldat amnésique serait son frère, alors qu’un autre se fait passer pour lui depuis sept ans dans sa ferme natale…  Ce nouveau roman où l’on retrouve les personnages de : Les Portes du bonheur (NB janvier-février 2018), explore une conséquence de la guerre 14-18, la triste condition de certains combattants devenus amnésiques qui ne peuvent retrouver leur famille, après avoir échangé leur identité avec des camarades de tranchée. La vie familiale difficile des « gueules cassées », souffrant atrocement de leur aspect et des réactions qu’ils suscitent, est également décrite avec sensibilité. Les protagonistes, dont la résilience et la générosité sont presque trop parfaites, ne laissent pas indifférents et les descriptions poétiques de la région entre pays d’Ouche et Cotentin agrémentent ce roman qui se lit sans déplaisir. (E.L. et A.K.)