L.R. : les silences d’un résistant

RACHLINE François

Juif russe naturalisé français en 1938, Lazare Rachline, membre actif de la LICRA, chef d’entreprise, est une des figures marquantes de la clandestinité pendant la seconde guerre mondiale. Prisonnier, évadé, victime des mesures antisémites, il s’infiltre, sous des pseudonymes, dans la Résistance via le réseau VIC, rattaché au SOE, le service secret anglais. Agissant en métropole et à Londres via l’Espagne, il mène d’importantes opérations d’exfiltrations et de restructuration de groupes affaiblis par des rivalités humaines et politiques. Gaulliste fidèle, il participe à la Libération avant d’abandonner la politique. Difficile de parler de cet homme taciturne, peu enclin à se livrer et qui, prudent, ne se vantait guère de ses actions de résistant, même en famille. Pour lui rendre hommage, l’un de ses fils a reconstitué sa biographie à partir de documents officiels, de souvenirs conservés par sa mère, de témoignages de contemporains, mais il est obligé parfois de recourir à des hypothèses. La narration, un peu brouillonne, évoque de nombreux acteurs de l’époque, les uns très connus, les autres beaucoup moins. Quelques pages plus intimes campent un beau portrait de héros obscur, exigeant, patriote, ayant le sens du devoir et font émerger une figure méconnue de la Résistance.