Journées perdues

SCHIFFTER Frédéric

Frédéric Schiffter (On ne meurt pas de chagrin, NB mars 2016) transcrit son journal des années 2015 et 2016 pour répondre à une demande éditoriale sur l’art de s’ennuyer à Biarritz. Cela fait soixante ans (son âge) qu’il y vit d’une existence dominée par la fainéantise, une flemme cependant productive : enseignement, écrits, conférences… Sans illusion, ni sur lui, ni sur la philosophie qui ne sert à rien sinon à « faire quelque lumière dans le gouffre platonicien », ses journées se déroulent entre siestes prolongées, promenades, rencontres, livres, films et séances (Léautaud) avec la Schifftérina. L’auteur s’ennuie, contrairement à nous, au fil de ses déambulations semées de citations, méditations, digressions diverses, tout en suivant l’actualité. On peut lui appliquer son éloge sur Rudigz, le lire c’est « oublier l’écrivain pour jouir de son style ». Celui-ci s’écoule lentement et donne à l’ouvrage un ton apparemment léger, avec certaines affirmations contestables mais ouvertes à la discussion et à la compréhension des événements, des opinions, des individus.  (E.G. et J.M.)